Longtime®, le label vert de l’électroménager

Longtime® est un label écologique européen privé portant sur la durabilité des biens de consommation créé en 2018 par Florent Preguesuelo et Elsa Lomont. Les produits labellisés sont évalués sur la base d’un cahier des charges construit en partenariat avec les réparateurs professionnels et notamment le réseau StarSav. L’objectif est d’apporter une information transparente au consommateur tout en préservant nos ressources et l’emploi local. Une initiative qui accompagne le tournant « croissance verte » du secteur de l’électroménager. Rencontre avec le fondateur.

Quelle est l’histoire de la création du label Longtime® ?

Nous sommes partis d’un constat : les consommateurs n’avaient pas assez d’information sur la durée de vie des produits électroménagers. Leur choix lors de l’achat se basait uniquement sur le signal prix, la marque et les arguments du vendeur. Dans les autres catégories de produit, par exemple l’alimentation, il existe des labels bio ou AOC etc. Nous avons souhaité avec Elsa, transposer cette notion d’achat responsable à l’électroménager. C’est pourquoi dès 2016, nous avons commencé à travailler sur le cahier des charges du label Longtime®. La rédaction a nécessité un volume de travail important. Nous avons construit deux outils de consultation : un cahier des charges composé de 41 critères et une grille d’évaluation afin de contrôler de façon objective et impartiale chaque candidat.

Comment se déroule votre collaboration avec les marques ? 

Notre premier client a été une marque de détecteur de métaux. Son dirigeant souhaitait s’assurer de la réparabilité de son appareil afin d’offrir à ses clients un produit qui dure dans le temps. Aujourd’hui, ce discours fait sens chez la majorité des fabricants. Nous avons participé aux groupes de travail interministériels et nous avons constaté que les fabricants souhaitent ouvrir leurs portes. Ils veulent mettre un terme au discours sur l’obsolescence programmée qui nuit à la réparation depuis de nombreuses années. C’est pourquoi, nous avons rapidement collaboré avec des grandes marques d’électroménager. De leur côté, je pense qu’ils se sont aussi rendu compte que nos demandes étaient exigeantes, mais ne relevaient pas d’une simple utopie. Finalement, il s’agit d’un équilibre à trouver entre les attentes, légitmes, mais parfois trop exigeantes du consommateur notamment sur la garantie, et ce que les constructeurs peuvent faire pour répondre au mieux au cahier des charges. Nous sommes dans un processus d’amélioration continue et une V2 du label est déjà en préparation.

Pourquoi faire appel à des réparateurs pour vous aider à construire le cahier des charges ?

Travailler sur la durabilité nécessite d’avoir une connaissance fine de chaque famille produit. Nous avons très rapidement fait appel aux réparateurs pour construire notre base de connaissance de chaque famille de produit. Les techniciens sont les experts, ce sont eux qui réparent au quotidien des dizaines d’appareils. Donc, nous avons été tapés à leurs portes pour mettre nous aussi les mains dans le cambouis ! Plus sérieusement, nous travaillons sur leurs retours terrain en compilant les informations sur les catégories de produit afin d’analyser ce qui favorise ou entrave la réparation comme les pannes récurrentes ou les composants critiques par exemple. Le réseau StarSav fait partie de nos premiers partenaires impliqués dans la rédaction de notre cahier des charges et de ses annexes sectorielles.

Comment se passe le travail d'enquête avec le réseau StarSav ?

Le contact est très bien passé, nous avons d’abord rencontré la station Buzy à Toulouse puis au fur et à mesure l’ensemble des membres du réseau. Nous fonctionnons sur la base d’enquête par famille de produit en cherchant à connaître la vie du produit sous garantie et hors garantie. La dimension hors garantie nous intéresse particulièrement, car c’est celle qui va avoir le plus d'impact pour le consommateur. Par la suite, nous effectuons un travail de croisement des données qui nous permet de cerner au mieux les problématiques de chaque famille produit étudiée. Ces informations sont compilées dans l’annexe produit transmis à l’auditeur. Lors de son audit produit, il fera davantage attention aux points importants que nous avons identifiés en amont.

Pensez-vous que le label va contribuer au changement des mentalités sur la réparation ? 

L’enjeu est de permettre au consommateur d’être serein dans son investissement, car il sait que le produit est réparable. En achetant son appareil de moyenne ou haute gamme avec le label Longtime®, il s’assure une durabilité accrue, ce qui est plus viable économiquement qu’un renouvellement. De plus, et c’est notre cheval de bataille, il va réduire son empreinte carbone, car fabriquer un nouveau produit est une importante source de pollution. On économise du CO2 pour la planète en choisissant dès son achat le bon produit réparable et fiable. L’accès à la réparation devient un droit du consommateur, d'ailleurs la loi française et internationale va dans ce sens.

En savoir plus sur le label : longtimelabel.com